Plusieurs facteurs impliqués dans la régulation négative de l'angiogenèse, et présentant un potentiel d'utilisation en thérapeutique, ont été identifiés au cours de la dernière décennie. Parmi ceux-ci, la famille des angiostatines, qui correspond à des fragments cryptiques du plasminogène, et dont il apparaissait nécessaire de préciser les effets et les cibles.
Des travaux réalisés au laboratoire, basés sur l'utilisation de la différenciation
in vitro des cellules souches embryonnaires (ES) murines, en tant que modèle cellulaire permettant l'analyse des étapes précoces du développement du système vasculaire et de l'angiogenèse, viennent de montrer que l'angiostatine K1-4 est un inhibiteur selectif de l'angiogenèse. En effet, aucune évidence pour une action de l'angiostatine K1-4 sur les étapes précoces d'induction du mésoderme ou de différenciation endothéliale n'a été observée alors qu'elle inhibe le bourgeonnement endothélial des corps embryoïdes en réponse à la stimulation par le VEGF-A. Cette spécificité la distingue d'autres inhibiteurs connus de l'angiogenèse comme l'endostatine et le TGFß.
La mise en place d'un modèle adapté pour du criblage secondaire de facteurs angiostatiques a également été effectuée en vue d'identifier de nouveaux candidats potentiels pour la thérapie anti-angiogène. Les conditions nécessaires en format plaque 12 puits ont été établies pour obtenir la formation de corps embryoïdes angiogéniques lors de la culture de cellules ES ensemmençées directement en gel de collagène de type I. L' analyse quantitative de l'angiogenèse est effectuée à l'aide du logiciel Métamorph.
Ce modèle en une étape, validé par les réponses à des facteurs angiostatiques connus, apporte une facilité d'utilisation supérieure aux autres modèles tridimensionnels d'angiogénèse existants, et apparaît particulièrement adapté pour l'analyse des touches moléculaires identifiées lors de criblages primaires à haut débit.